Journalistes : l'urgence serait de leur expliquer le contenu du catholicisme (et de la foi chrétienne)

...plutôt que d'adresser au pape des pétitions prétentieuses :

 

Ce matin à France Info, re-flash sur le synode romain, et re-bourde de la journaliste : elle croit qu'une des « modernisations » à l'étude serait de « baptiser les enfants des mères célibataires ».

Nos journalistes ignorant presque tout des religions, d'où vient cette allusion à un point de pastorale ?

D'une phrase du pape (prononcée le 25 mai 2013), sur un prêtre argentin tombé dans cette hérésie : refuser le baptême à un bébé parce que sa mère était célibataire... alors que le Catéchisme de l'Eglise catholique rappelle le principe connu dès l'origine : « Tout être humain non encore baptisé est capable de recevoir le baptême ».

Le code de droit canon rappelle ce principe (can. 864) et règle favorablement le cas des mères célibataires au livre IX, 1ère partie, ch. 5 :

 

Can. 877 - § 2. S'il s'agit d'un enfant de mère non mariée, le nom de la mère doit être inscrit, si sa maternité est connue publiquement ou si elle le demande elle-même spontanément par écrit ou devant deux témoins; le nom du père doit être également inscrit, si sa paternité est prouvée par un document officiel ou par sa propre déclaration faite devant le curé et deux témoins; dans les autres cas, seul le nom du baptisé sera inscrit, sans faire aucune mention du nom du père ou des parents.

  

Ce qui n'empêchait pas Claire Chazal de trompetter le 12 janvier dernier : « Nouveau signe d'ouverture, le pape François baptise l'enfant d'une mère célibataire ! » Et pour se le faire confirmer, la présentatrice interviewait une journaliste de la presse people... C'est ainsi qu'on informe les foules.

Les catholiques français, auxquels le pape demande de devenir des évangélisateurs, pourraient expliquer aux journalistes le contenu réel du catholicisme. Ce serait plus pertinent que d'écrire au pape des pétitions qui semblent écrites par M. Escada.

 

 

PS - Cette affaire de baptême refusé pour une raison bourgeoise est un symptôme de la dérive moralisante qui a nui au catholicisme depuis le XIXe siècle.  Dérive doublement nuisible : a) elle substituait à la foi surnaturelle une bien-pensance ; b) elle fragilisait ainsi l'Eglise, la bien-pensance étant éphémère par nature. Aujourd'hui le bourgeois devenu libéral-libertaire* zappe la morale des générations bourgeoises du passé ! L'Eglise catholique peut se féliciter de s'être donnée à temps (avec  les textes de Vatican II) le moyen de se décrocher d'un moralisme ruineux... et désormais ruiné.

 

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* Rappelons que "bobo" veut dire : "bourgeois (libéral) bohême (libertaire)". Lorsque les derniers bourgeois bien-pensants vitupèrent les bourgeois bobos, c'est une querelle interne : hier contre aujourd'hui.